CHAPITRE VINGT-QUATRE

Je marchais dans le couloir quand j’ai entendu ton chat grogner, ensuite, tu as hurlé. J’ai cru que tu avais des ennuis. Un Corbeau Moqueur aurait pu entrer par ta fenêtre. Les chats les haïssent, tu sais. Bref, je suis entré.

— Comme par hasard, tu passais devant ma chambre à…

Je regardai ma montre.

— À midi ?

Il haussa les épaules et m’adressa ce sourire insolent que j’aimais tant.

— D’accord, ce n’était pas une pure coïncidence.

— Tu peux me lâcher maintenant.

Il desserra comme à contrecœur sa prise sur mes poignets, sans pour autant les libérer ; je les retirai moi-même.

— Tu as dû faire un sacré cauchemar, reprit-il.

— En effet, dis-je en m’adossant à la tête du lit.

Nala, qui s’était calmée, se blottit contre mon flanc.

— Qu’est-ce que c’était ?

J’ignorai sa question.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

— Je viens de te le dire. J’ai entendu du bruit et…

— Non, ce que je veux savoir, c’est ce que tu fichais derrière ma porte en plein jour. Tous les novices rouges que je connais évitent le soleil et dorment comme des masses à cette heure-ci.

— Oui, je pourrais dormir, et alors ? De toute façon, il n’y a pas de soleil. Tout est gris et gelé.

— La tempête ne s’est pas arrêtée ?

— Non, et on annonce un autre front aujourd’hui. Ça doit être galère pour les humains qui ne disposent pas de tous les générateurs et du matériel que nous avons ici.

En parlant de ça… Y avait-il un générateur à l’abbaye ? Il fallait que je téléphone à sœur Marie Angela au plus vite. Non, il fallait carrément que je la voie ! Ma grand-mère me manquait, et j’en avais assez de me sentir sans cesse en danger.

Je soupirai, accablée. Combien de temps avais-je dormi ? Je fis le calcul : environ cinq heures, dont une partie en compagnie de Kalona, dans un lieu surréaliste. Bref, pas très reposant…

— Tu parais fatiguée, remarqua Stark.

— Tu n’as pas répondu à ma question.

Il me dévisagea et souffla bruyamment.

— J’avais besoin de te voir.

— Pourquoi ?

Ses yeux marron cherchèrent les miens. Il ressemblait tant au Stark d’autrefois que c’en était déconcertant. Seul le contour rouge de son tatouage me rappelait qu’il avait changé.

— Ils veulent faire en sorte que tu me détestes.

— Qui, « ils » ? Et, pour ta gouverne, personne ne contrôle ce que je ressens.

A peine avais-je prononcé ces mots que je me revis dans les bras de Kalona. Je chassai aussitôt cette image de mon esprit.

— Eux… tout le monde. Ils vont te raconter que je suis un monstre, et tu vas les croire.

Je soutins son regard, sans parler, sans ciller. Il craqua le premier et baissa les yeux.

— Si tu n’avais pas mordu Becca et si tu ne tournais pas toujours autour de Kalona armé de « l’arc-qui-ne-manque-jamais-sa-cible », ils te prendraient peut-être pour un gentil garçon.

— Tu es toujours aussi directe ?

— Non, mais j’essaie. Ecoute, je suis crevée, et je viens de me réveiller d’un horrible cauchemar. Il se passe des choses graves ici, et ça m’angoisse. C’est toi qui es venu me voir, alors, parle ! Je ne suis pas d’humeur à jouer aux devinettes.

— Je suis là parce que, avec toi, je ressens, lâcha-t-il d’une traite.

— Tu ressens quoi ?

— Je ressens, c’est tout, dit-il en se frottant le front, comme s’il avait la migraine. Depuis ce qui m’est arrivé, j’ai l’impression qu’une partie de moi est morte et je n’ai plus de vrais sentiments. J’ai juste des pulsions, surtout quand je n’ai pas bu de sang depuis un moment. Manger, dormir, vivre, mourir : pour moi, c’est automatique, de prendre ce dont j’ai envie. Comme avec cette fille.

— Becca, dis-je froidement. Elle s’appelle Becca.

— OK, si tu le dis.

Son expression s’était durcie. Il n’avait pas les yeux rouges, mais il se comportait comme un abruti, et, vu mon état, il n’en fallait pas plus pour m’énerver.

— Tu l’as agressée ! m’écriai-je. Tu as essayé d’abuser d’elle. Ecoute, c’est très simple : si tu ne veux pas que les gens disent du mal de toi, alors conduis-toi en conséquence.

Je décelai une lueur écarlate dans ses yeux flamboyants.

— Elle aurait aimé ça. Si toi et le combattant étiez arrivés cinq minutes plus tard, vous vous en seriez aperçus.

— Tu plaisantes ou quoi ? Tu penses vraiment que contrôler l’esprit de quelqu’un, ça fait partie des préliminaires ?

— Elle était bouleversée quand tu l’as retrouvée à l’intérieur ? Ou clamait-elle que j’étais canon et qu’elle ne m’en voulait pas ?

— Et alors ? Ça suffit à te dédouaner ? Tu as embrouillé son esprit pour lui donner envie d’être avec toi. C’est mal !

— Tu m’as embrassé juste après, et je n’ai pas eu à te forcer !

— Eh bien, il faut croire que j’ai très mauvais goût en matière de garçons. Mais je peux te promettre que là, tout de suite, je n’ai aucune envie de me jeter dans tes bras.

Il se leva brusquement.

— Je ne sais pas ce que je fous ici ! Je suis ce que je suis, et personne ne peut rien y changer.

Furieux, il se dirigea vers la porte.

— Toi, tu peux changer.

J’avais parlé doucement, mais mes mots parurent se matérialiser et s’enrouler autour de lui, l’obligeant à s’arrêter. Il resta là un moment, les poings serrés, la tête penchée, en proie à un combat intérieur.

— Tu vois, c’est ce que je tentais de t’expliquer, fit-il enfin sans se retourner. Quand tu dis des choses comme ça, je ressens de nouveau.

— Peut-être parce que je suis la seule à te dire la vérité.

Ces mots m’avaient été soufflés par Nyx. Je pris une grande bouffée d’air et m’efforçai de me recentrer et de recoudre, malgré ma blessure et mes soucis, le tissu déchiré de l’humanité de Stark.

— Je ne te prends pas pour un monstre, mais pas non plus pour un enfant de chœur. Je vois qui tu es, et je crois en celui que tu pourrais décider d’être. Stark, tu ne comprends pas ? Kalona et Neferet se servent de toi ! Si tu ne veux pas devenir leur créature, tu dois choisir une autre voie et les combattre, eux et l’obscurité dont ils s’entourent. Le mal l’emportera si les gens bien ne réagissent pas.

Je touchai sans doute une corde sensible, car il se tourna lentement vers moi.

— Je ne suis pas quelqu’un de bien.

— Tu l’étais autrefois ! Je n’ai pas oublié, comme je te l’avais promis. Rien n’est perdu.

— Quand c’est toi qui le dis, j’y crois presque…

— Y croire, c’est le premier pas. Ensuite, il faut agir.

Comme il se taisait, je me mis à penser à voix haute.

— Tu ne t’es pas demandé pourquoi nos chemins ne cessaient de se croiser ?

Il me fit un sourire de bad boy.

— Parce que tu es trop sexy ?

Je lui rendis son sourire malgré moi.

— Bien sûr, mais à part ça ?

— Ça me suffit.

— Ce n’est pas vraiment ce que j’avais en tête. Je pensais plutôt à Nyx, et à l’importance que tu as pour elle.

Son sourire disparut aussitôt.

— La déesse ne veut plus rien avoir à faire avec moi ! Plus maintenant.

— Tu pourrais être surpris. Tu te souviens d’Aphrodite ?

— Un peu, oui. C’est la bêcheuse qui se prend pour la reine de l’amour ?

— Exactement. Elle et Nyx sont comme ça, dis-je en enlaçant mes doigts.

— Vraiment ?

— Je t’assure, dis-je avant de bâiller. Désolée, je n’ai pas beaucoup dormi ces derniers temps. Entre le stress, ma blessure et les mauvais rêves, le sommeil m’a un peu boudée.

— Je peux te poser une question sur tes rêves ?

Je hochai la tête.

— Tu y vois Kalona ?

— Pourquoi tu me demandes ça ? fis-je, surprise.

— C’est ce qu’il fait. Il entre dans les rêves des gens.

— Il est entré dans les tiens ?

— Non, mais j’ai entendu des novices en parler. Sauf qu’elles avaient l’air d’avoir beaucoup plus aimé ça que toi.

— Ça, je veux bien le croire…

— J’ai quelque chose à te dire, mais je ne veux pas que tu penses que c’est un prétexte pour te draguer.

— Quoi ?

Il avait l’air très gêné, nerveux.

— Il aura plus de mal à s’introduire dans tes rêves si tu ne dors pas seule.

Je le dévisageai sans ciller. C’était exactement le genre de mensonge qu’inventerait un garçon pour se glisser dans le lit d’une fille.

— Je ne dormais pas seule la première fois que c’est arrivé.

— Tu étais avec un mec ?

— Non, dis-je en rougissant. Avec ma camarade de chambre.

— Il faut que ce soit un garçon. Il n’aime pas la concurrence…

— Stark, j’ai l’impression que tu me racontes des salades.

— Des salades ? répéta-t-il en souriant. Ça se dit encore, ça ?

— Moi, je le dis. Et comment es-tu au courant de ce petit secret ?

— Kalona parle beaucoup en ma présence, comme si, parfois, il ne me remarquait même pas. J’ai surpris une conversation entre lui et Rephaim. Il disait qu’il avait envisagé de placer des Corbeaux Moqueurs entre le dortoir des filles et celui des garçons pour les empêcher de se retrouver, mais qu’il avait changé d’avis parce qu’il n’avait de toute façon aucun mal à les contrôler – qu’il pénètre ou non dans leurs rêves.

— C’est dégueulasse ! Et les professeurs ? Sont-ils tous sous son emprise ?

— Apparemment. En tout cas, aucun ne s’est opposé à lui ou à Neferet.

Je m’étais attendue à ce que mes questions le mettent sur la défensive, mais il me parlait comme si de rien n’était. Je décidai de tenter ma chance.

— Et les Fils d’Erebus ? Je n’en ai vu qu’un seul depuis mon retour.

— Ils sont morts, pour la plupart. Lorsque Shekinah est tombée, Ate a pété les plombs et lancé l’assaut contre Kalona, même si, à mon avis, ce n’est pas lui qui l’avait tuée.

— Non, c’est Neferet.

— Mouais, sûrement. C’est une garce vindicative.

— Tiens… Je te prenais pour l’un de ses fans.

— Non.

— Tu en es sûr ?

— Oui.

— Elle le sait ?

— Non. Je me souviens qu’avant ma mort tu m’as conseillé de me méfier d’elle. Tu avais raison.

— Stark, elle est en train de changer, n’est-ce pas ? Elle n’est plus seulement une grande prêtresse vampire ?

— Elle n’est pas normale, c’est sûr. Elle a des pouvoirs étranges. Je te jure qu’elle peut espionner les gens mieux que Kalona.

Il détourna les yeux un instant. Quand il les reposa sur moi, ils étaient emplis d’une profonde tristesse.

— J’aurais aimé que tu sois là, plutôt que Neferet.

— Là, où ?

— Tu surveillais mon corps avec cette espèce de caméra, n’est-ce pas ?

— Oui. Je ne voulais pas te laisser seul, et je n’avais pas trouvé de meilleur moyen. Ensuite, ma grand-mère a eu un accident, et tout a dégénéré… Je suis désolée.

— Moi aussi, je suis désolé. Tout aurait été différent si j’avais ouvert les yeux sur toi.

J’aurais voulu l’interroger plus en détail sur ce qui s’était passé quand il était revenu à la vie, mais son visage fermé et son regard douloureux m’en dissuadèrent.

— Ecoute, dit-il, changeant brusquement de sujet. Tu dois te reposer. Moi aussi, je suis fatigué. Si on dormait ensemble ? Il s’agit juste de dormir, je te promets que je ne tenterai rien.

— Je ne pense pas, non.

— Tu préfères que Kalona se pointe dans tes rêves ?

— Non, mais… euh… Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.

— Parce que tu ne crois pas que je tiendrai parole.

— Non, parce que je ne veux pas que quelqu’un sache que tu es venu ici, dis-je en toute sincérité.

— Je partirai avant que tout le monde se réveille.

Je sus alors que ma réponse positive pourrait l’aider

à retrouver son humanité. Les deux derniers vers du poème de Kramisha résonnèrent de nouveau dans mon esprit.

— Bon, d accord. Mais tu as intérêt à déguerpir à temps !

— Tu es sérieuse ?

— J’en ai bien peur. Maintenant, viens, ou je risque de sombrer en plein milieu d’une phrase.

— Cool ! Pas besoin qu’on me le dise deux fois. Je suis un monstre, pas un imbécile.

Je me poussai sur le côté, délogeant Nala. Elle râla et alla au pied du lit, où elle tourna trois fois sur elle-même et s’endormit avant même d’avoir posé la tête sur ses pattes.

Stark s’approcha. Je le retins d’un geste.

— Quoi ?

— D’abord, je veux que tu te débarrasses de cet arc et de ces flèches qui te poussent dans le dos.

— Oh, d’accord.

Il posa son attirail par terre. Je ne retirai pas mon bras.

— Quoi encore ?

— Si tu crois que tu vas monter dans mon lit avec tes chaussures, tu rêves.

— Oups, pardon, marmonna-t-il en ôtant ses baskets d’un coup de pied. Tu veux que j’enlève autre chose encore ?

Je lui fis les gros yeux. Comme s’il n’était pas assez sexy comme ça, avec son tee-shirt noir, son jean et son sourire narquois…

— Non, ça suffira. Allez, viens. Je suis crevée.

Il m’obéit, et je me rendis soudain compte que mon lit était très étroit…

— Éteins la lumière, fis-je, faussement nonchalante.

Il s’exécuta, et nous fûmes plongés dans le noir.

— Alors, tu vas aller en cours ce soir ? demanda-t-il.

— Oui, je pense. Et il faut que j’aille fouiller dans le Hummer de Darius, m’empressai-je d’ajouter pour ne pas éveiller sa curiosité sur nos plans. J’ai laissé mon sac dedans. Enfin, j’espère. Si je l’ai perdu, c’est une catastrophe !

— Voilà quelque chose qui me fout les jetons.

— Quoi donc ?

— Les sacs des filles, et tous ces trucs bizarres que vous trimballez dedans.

— Oh la la ! On n’y met que des « trucs » normaux, des trucs de fille, répondis-je, amusée.

— Le terme « normal » ne s’applique pas à vos sacs à main.

Il frissonna. J’éclatai de rire.

— Si ma grand-mère était là, elle te qualifierait d’énigme.

— C’est une critique ou un compliment ?

— Ça veut dire que tu es déconcertant : un guerrier macho, dangereux, qui ne manque jamais sa cible, et qui panique devant un simple sac à main. C’est un peu ton araignée à toi.

— Mon araignée ? Comment ça ?

— Je déteste les araignées, avouai-je en frémissant à mon tour.

— Oh, je vois. C’est ça, pour moi, vos sacs sont d’énormes araignées. Et quand on les ouvre, on découvre un nid de bébés araignées.

— C’est bon, j’ai compris ! Tu me donnes envie de vomir. On peut changer de sujet ? Avec plaisir. Bon… Pour que ça marche vraiment, je crois qu’il faut que tu touches la personne avec qui tu dors.

— C’est ça, oui !

— Je ne plaisante pas. Pourquoi penses-tu que ça ne suffise pas, de dormir avec une camarade de chambre ? Il faut un contact physique entre un gars et une fille. Enfin, je suppose que ça marcherait aussi entre deux mecs, genre Damien et son petit copain. Ou même entre deux filles, si elles sont portées là-dessus… Je raconte n’importe quoi, là, non ?

— Oui.

À vrai dire, la nervosité me rendait bavarde moi aussi, et j’étais ravie de voir que je n’étais pas la seule.

— Il ne faut pas que tu aies peur de moi, reprit-il. Je ne vais pas te faire de mal.

— Pourquoi ? Parce que tu sais que je peux demander aux éléments de te donner une raclée ?

— Parce que je tiens à toi. Toi aussi, tu commençais à t’attacher à moi, avant tout ça, pas vrai ?

— Oui, répondis-je en me disant que c’était l’occasion idéale de mentionner mon histoire avec Erik, voire d’évoquer Heath.

Seulement, j’essayais d’aider ce pauvre garçon et, dans cette situation, il y avait sans doute mieux que de lui balancer : « Hé, je vais dormir avec toi et faire comme si je tenais à toi, mais j’ai un copain. Enfin, deux. »

De toute manière, il fallait que j’arrête de me voiler la face. Erik m’était longtemps apparu comme le petit ami idéal ; tout le monde pensait qu’il était fait pour moi. Pourtant, depuis que nous étions ensemble, j’avais toujours été attirée par d’autres garçons – Heath, Loren, Stark – et ce avant même qu’il devienne d’une possessivité maladive. Je ne voyais que deux explications : ou il manquait quelque chose à notre relation, ou je me transformais en une traînée détestable, ce dont, honnêtement, je n’avais pas l’impression. J’étais juste une fille qui aimait plusieurs garçons à la fois.

Stark remua, et je sursautai en sentant sa main contre la mienne.

— Viens là, dit-il. Tu peux poser la tête sur ma poitrine. Je te protégerai, promis.

Chassant Erik de mes pensées, je me glissai dans ses bras. Au point où j’en étais… J’essayai de me détendre, mais je n’arrêtais pas de me demander si la position était confortable pour lui. Etais-je trop lourde ? Trop proche de lui ? Pas assez ?

Alors, il posa la main sur ma tête. Je crus que c’était pour la déplacer parce que je le gênais, ou même m’étrangler, allez savoir… À ma stupéfaction, il se contenta de me caresser les cheveux, comme si j’étais un cheval ombrageux.

— Tu as de très beaux cheveux, murmura-t-il. Je te l’ai déjà dit, ou je l’ai seulement pensé ?

— Tu as dû le penser.

— Je t’avouerais bien que je t’ai trouvée franchement canon quand je t’ai vue toute nue, aujourd’hui, mais étant donné les circonstances, ce serait peut-être déplacé.

— En effet, dis-je en me raidissant, prête à bondir. Ce serait tout à fait déplacé.

— Tu vas te détendre, oui ? demanda-t-il en rigolant. Alors, arrête de parler de ça.

— D accord.

Il se tut un instant avant de poursuivre :

— Ce Corbeau Moqueur ne t’a pas ratée.

— Non.

— Kalona te veut indemne. L’autre va se prendre une de ces raclées !

— Il ne reviendra pas. Je l’ai tué. Brûlé, plus précisément.

— Zœy, peux-tu me promettre encore une chose ?

— Je te rappelle que tu n’as pas l’air enchanté quand je tiens parole…

— Cette fois, si.

— Alors ?

— Jure-moi que, si je deviens un véritable monstre, comme eux, tu me brûleras moi aussi.

— Ce n’est pas le genre de promesse que j’ai envie de faire.

— Alors, réfléchis bien, parce qu’il se pourrait que tu aies à la tenir.

Nous restâmes silencieux. Les seuls bruits que j’entendais étaient les ronflements de Nala, et le battement du cœur de Stark sous mon oreille. Mes paupières étaient incroyablement lourdes…

— Tu ferais quelque chose pour moi ? murmurai-je.

— Il n’y a rien que je ne ferais pas pour toi.

— Arrête de dire que tu es un monstre.

Sa main s’immobilisa un instant sur mes cheveux. Je sentis ses lèvres sur mon front.

— Dors, maintenant. Je veille sur toi.

[La Maison de la Nuit 05] Traquée
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